Comment améliorer la lutte contre le djihadisme au Sahel ?

Des véhicules de l’armée du Mali à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, lors d’une opération anti-djihadiste, en novembre 2017. 
Des véhicules de l’armée du Mali à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, lors d’une opération anti-djihadiste, en novembre 2017.  DAPHNE BENOIT / AFP
Jadis un sanctuaire, le Burkina Faso, où les forces spéciales françaises ont libéré quatre otages vendredi 10 mai, est devenu un grand carrefour des groupes djihadistes qui y opèrent avec une facilité déconcertante. Les régions du nord et de l’est du pays, proches du nord du Mali, sont devenues des immenses « no man’s land ». Pour combattre l’extension du djihadisme, les pays du Sahel – Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad – se sont réunis au sein d’un G5.

« Faire revenir l’État sur le terrain »

Alain Antil, directeur du centre Afrique subsaharienne de l’Institut français des relations internationales (Ifri)

Ce sont les pays du Sahel eux-mêmes qui ont eu l’initiative d’un G5 pour combattre le djihadisme, un phénomène transnational. On met l’accent sur l’aspect militaire de ce G5, en oubliant que ces pays se sont aussi mis d’accord sur un plan d’investissement prioritaire qui définit des projets, centrés sur les régions frontalières, dans les domaines militaires, certes, mais aussi de la gouvernance et des infrastructures. C’est ce retour de l’État, sur le terrain, qui est décisif. Lire la suite

« La réponse militaire ne peut être suffisante »

Roland Marchal, chercheur sur l’économie et les conflits dans l’Afrique sub-saharienne au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences-Po

Au Sahel, la France a une détermination militaire reconnue par tous. La menace djihadiste dans cette zone a été présentée par les Européens comme le cœur de la crise. Si cette question était vraiment le centre du problème, comment expliquer que des supposés djihadistes ultra-minoritaires obtiennent autant d’appuis auprès des populations locales ? Ces groupes ne se développent pas pour des raisons idéologiques ! Ils proposent des réponses à des situations locales de domination et de dépossession. Lire la suite

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