Le géant américain des semi-conducteurs Nvidia a, une nouvelle fois, surpassé les attentes pour les résultats du premier trimestre de son exercice décalé, grâce notamment à un impact moindre que prévu des restrictions américaines à l’export de ses puces vers la Chine.
Ces restrictions, qui ont finalement été annulées, mi-mai, par le gouvernement Trump, ont contraint le groupe de Santa Clara (Californie) à passer une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars, soit en-deçà des 5,5 milliards qu’il anticipait.
La nouvelle a été bien accueillie par le marché et dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York, le titre s’appréciait de plus de 5%.
Le chiffre d’affaires du champion des GPU, des microprocesseurs surpuissants adaptés au développement de l’intelligence artificielle (IA) générative, ressort à 44,1 milliards de dollars sur les trois mois allant de fin janvier à fin avril, en hausse de 69% sur un an et au-delà des projections des analystes.
Seul bémol, les revenus tirés des centres de données (data centers), principale activité de Nvidia, se situent légèrement en-deçà des anticipations.
Habitué à voir l’entreprise afficher des taux de croissance insolents depuis plus de deux ans, Wall Street s’inquiète, trimestre après trimestre, de voir Nvidia décélérer.
« La demande pour l’infrastructure IA de Nvidia est incroyablement soutenue », a assuré le directeur général Jensen Huang, cité dans le communiqué publié mercredi.
« Et à mesure que les agents IA vont se généraliser », a-t-il poursuivi, « la demande de puissance de calcul pour l’IA va accélérer. »
Le bénéfice net s’affiche à 18,8 milliards de dollars (+26%), et à 96 cents par action hors éléments exceptionnels, soit mieux que les 89 cents qu’indiquait le consensus établi par FactSet.
« Nvidia a dépassé les attentes mais sur un marché où il devient plus difficile de maintenir sa domination », a réagi Jacob Bourne, analyste du cabinet Emarketer.
« Les tensions commerciales et l’impact potentiel des droits de douane pourraient ralentir la demande de puces IA sur les trimestres à venir », a-t-il prévenu.