Changement climatique : que contenaient les précédents plans d’adaptation français ?

Le premier ministre Michel Barnier doit présenter vendredi 25 octobre, à l’occasion de son déplacement dans le département du Rhône sinistré, un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique.
Le premier ministre Michel Barnier doit présenter vendredi 25 octobre, à l’occasion de son déplacement dans le département du Rhône sinistré, un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. Maxime JEGAT / Le Progrès/MAXPPP
Le premier ministre Michel Barnier doit dévoiler vendredi 25 octobre le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique. Ce plan a pour objectif de présenter une série de mesures destinées à préparer la France aux conséquences d’un réchauffement de 4 °C d’ici à la fin du siècle.

À l’occasion d’un déplacement vendredi 25 octobre dans le Rhône, département touché la semaine dernière par de très fortes inondations, le premier ministre Michel Barnier doit lancer le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique.

Il s’agit d’un texte lancé en 2023 par le précédent ministre de la transition écologique, Christophe Béchu. À l’origine, celui-ci devait être présenté à la fin de l’année dernière avant d’accumuler les retards en raison de diverses autres échéances politiques. Le précédent gouvernement de Gabriel Attal aurait souhaité le présenter avant l’été, mais les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale ont bouleversé le calendrier.

« C’est un plan qui est soumis à la concertation pour deux mois, de façon à recueillir le point de vue des parties prenantes, de faire éventuellement bouger certains éléments. Et ensuite, au terme de ces deux mois et de la synthèse que nous ferons des remontées qui nous seront faites, on le déroulera. Donc c’est l’enjeu de l’année 2025 », a précisé jeudi 24 octobre l’actuelle ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur franceinfo.

S’adapter aux effets du changement climatique

Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) est une stratégie mise en place par le gouvernement pour anticiper et s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Il résulte d’une démarche enclenchée par le ministère de l’environnement à la fin des années 1990.

Le PNACC a pour objectif de prévoir une série de mesures destinées à préparer le pays aux conséquences du changement climatique, telles que les inondations, l’érosion des côtes ou encore la canicule. Le but est de limiter leurs effets éventuels sur la population, les activités économiques et sur la nature. Il s’agit d’une démarche complémentaire aux actions d’atténuation qui visent à réduire les causes du changement climatique, donc les émissions de gaz à effet de serre.

La France se dote d’une première stratégie nationale d’adaptation au changement climatique en 2006, incluant 43 recommandations. Cette première étape mène à la présentation en 2011 d’un tout premier PNACC pour une période de cinq ans. Les recommandations concernent tous les secteurs d’activités, afin d’incorporer l’adaptation au sein de l’ensemble des politiques publiques, autour de quatre objectifs : protéger les personnes et les biens ; éviter les inégalités devant les risques ; limiter les coûts et tirer parti des avantages ; préserver le patrimoine naturel.

Le PNACC-1 comporte au total 84 actions déclinées en 242 mesures dans 20 domaines thématiques, dont l’agriculture, la biodiversité, l’énergie, la pêche et aquaculture ou encore la santé.

Un scénario plus « pessimiste »

Après avoir procédé à une évaluation externe du premier PNACC, la conférence environnementale 2014 conclut à la nécessité de renforcer la stratégie d’adaptation de la France au réchauffement climatique. Le gouvernement lance les travaux pour mettre à jour sa politique compte tenu de l’Accord de Paris sur le climat adopté en 2015 à l’issue de la COP21.

L’État présente en 2018 un deuxième PNACC pour la période allant de 2018 à 2022. Il vise une adaptation effective dès 2050 à un climat régional en métropole et dans les outre-mer basé sur une hausse des températures des + 1,5 °C à 2 °C à l’échelle mondiale comparé à l’ère industrielle, conformément à l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

Ce deuxième plan se décline en 29 thèmes, 58 actions prioritaires et 457 autres actions regroupées en six domaines (gouvernance, prévention et résilience, connaissances et information, nature et environnement, économie et action internationale).

Le troisième PNACC, qui doit être présenté ce vendredi 25 octobre, intégrera pour sa part un scénario plus réaliste au regard des politiques mondiales mises en place aujourd’hui pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce scénario, le réchauffement mondial se poursuit et atteint + 3 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, soit environ + 4 °C en moyenne sur la France métropolitaine.

L’objectif est d’adapter progressivement le plan national aux niveaux de réchauffements de plus en plus élevés, afin de mieux protéger les Français des impacts du changement climatique.

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