Fête de la musique 2025 : sur les réseaux sociaux, toute l’Europe se donne rendez-vous à Paris

Le DJ néerlandais Armin van Buuren sur le rooftop du Centre Pompidou à Paris, le 16 juin 2025. La fête de la musique, samedi 21 juin 2025, attire de nombreux jeunes européens conquis grâce aux réseaux sociaux.
Le DJ néerlandais Armin van Buuren sur le rooftop du Centre Pompidou à Paris, le 16 juin 2025. La fête de la musique, samedi 21 juin 2025, attire de nombreux jeunes européens conquis grâce aux réseaux sociaux. EMMA DA SILVA / AFP
La très populaire fête de la musique, célébrée chaque 21 juin depuis 1982, connaît cette année un engouement exceptionnel sur les réseaux sociaux, et attire de nombreux jeunes européens, en particulier britanniques, à Paris. Un succès boosté par les JO, mais aussi par la renommée internationale des artistes français.

« C’est bientôt ma journée préféré à Paris » annonce, excitée, une jeune américaine travaillant dans le marketing à Paris sur son compte TikTok. « Des sets de DJ, des groupes de musiques live, des concerts absolument partout… et le meilleur dans tout ça, c’est que tout est complètement gratuit ! ».

La jeune femme n’est pas la seule étrangère à trépigner à l’approche du solstice d’été. D’après la plateforme de vente de billets de train Trainline, le nombre de passagers voyageant en train entre le Royaume-Uni et la France, le week-end du 21 et 22 juin, a augmenté de 19 % par rapport au week-end précédent.

Le concert de Beyoncé, qui enflamme le stade de France trois jours de suite depuis le 19 juin, a certes déplacé nombre de fans étrangers. Mais l’affluence de ces jeunes européens amateurs de musique et de fête s’explique aussi par la publicité virale que connaît l’événement cette année sur les réseaux sociaux. Quelles tenues porter pour être « stylé » et « confort » toute la soirée, quels coins de Paris faut-il privilégier, où se loger… Sur les réseaux sociaux les « tips », « bons conseils » en anglais, circulent massivement, et dans toutes les langues.

La fête de la musique, institué en 1982 par le ministre de la culture Jack Lang, pensée comme une fête nationale et populaire, qui fait souvent la part belle à la musique régionale et aux amateurs, serait-elle devenue le plus grand festival de musique du monde ?

La France Music Week, comme un goût de JO

C’est en tout cas le projet de la ministre de la culture Rachida Dati, qui a inauguré cette année la première édition de la « France Music Week ». En proposant une semaine, qui a débuté lundi 16 juin, plutôt qu’une seule journée, le gouvernement entend « placer la France sur la carte de la musique mondiale » selon les mots d’Emmanuel Macron.

Les principaux acteurs mondiaux de l’industrie musicale et de la « tech » ont en outre été conviés à un riche programme piloté par le Centre national de la Musique avec, notamment, plusieurs conférences et un sommet mondial prévu vendredi 20 juin à l’Opéra Garnier à Paris. « Avec la France Music Week, la France peut devenir le premier producteur de musique en Europe », affirme la ministre dans une interview au Figaro.

Pour clore la « France Music Week » , un grand concert gratuit doit se tenir dans les jardins du musée du Louvre. À l’affiche : Camille, Christine and the Queens, Jeanne Added, La Femme, Major Lazer Soundsystem, Solann, Sol Gabetta, Malik Djoudi ou encore Youssef Swatt’s. Un lieu, et certains noms, qui réveillent le souvenir d’un été olympique à Paris. La nostalgie est assumée : au cours du concert, la vasque olympique s’élèvera de nouveau depuis le jardin des Tuileries, pour surplomber Paris.

Un succès forgé par les artistes français eux-mêmes

Plusieurs acteurs des Jeux olympiques sont en effet dans les coulisses de la « France Music Week » : le directeur de la création, Thierry Reboul, est celui qui a piloté les cérémonies des Jeux, le directeur musical n’est autre que le compositeur Victor Le Masne ; enfin, le producteur Romain Pissenem, responsable de la clôture des Paralympiques, est le directeur artistique de l’événement.

Si la « France Music Week », et avant elle les Jeux olympiques, ont permis de faire découvrir et rayonner de nombreux artistes français, allant de la variété française à la musique électronique, le succès de la fête de la musique 2025 s’explique aussi par un succès international forgé par les artistes français eux-mêmes.

Le clip d’Indila « Dernière danse » reste en effet le clip français le plus regardé à l’international avec plus de 1,2 milliard de vues sur YouTube. Il est presque rejoint par Djadja d’Aya Nakamura qui a franchi, en février 2025, la barre du milliard de vues. À sa sortie en 2018, ce titre, réinterprété l’été dernier avec la garde républicaine pour les jeux olympiques, connaissait déjà un succès international. En devenant numéro 1 aux Pays-Bas en 2019, Djadja avait détrôné La vie en rose d’Édith Piaf, alors dernière chanson française en date à s’être hissé au top du classement néerlandais.

Plus récemment, Bécame, du rappeur franco camerounais Yamê connaissait un succès mondial et une popularité exceptionnelle sur TikTok, avec 1,2 million de followers. Des noms connus, auquel s’ajoutent la renommée de la chanteuse belge Angèle, de Tayc, et de toute la « French touch », cette scène électronique incarnée par David guetta, les Daft Punk et Kavinsky… Autant de paroles baragouinées en anglais et de rythmes qui risquent de résonner samedi dans tout Paris.

OSZAR »