La Croix : Pourquoi le président français voulait à tout prix rencontrer en tête à tête Giorgia Meloni ? S’agit-il de surmonter des désaccords de fond sur les grandes questions internationales ou d’un malaise personnel entre les deux dirigeants ?
Jean-Pierre Darnis : Il n’y avait pas eu de véritables rencontres bilatérales entre le président de la République française et la présidente du Conseil italien, depuis que Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir en 2022. Les rendez-vous précédents ont toujours eu lieu en marge d’autres événements. Dans le fond, la relation est bonne, les ministres des deux pays travaillent bien ensemble et le traité du Quirinal (1) a produit des effets, mais il n’y avait pas au sommet de bonnes relations directes. C’est là qu’est le malaise. Depuis 2020, il n’y a pas eu de rencontres bilatérales entre les gouvernements des deux pays, une année en Italie, une année en France, selon la formule imaginée par François Mitterrand dès 1981.