Outre-mer : les territoires ultramarins français en première ligne face aux risques climatiques

Un rapport du Réseau Action Climat, publié mardi 3 juin 2025, met en garde contre une hausse de 13 % des cyclones les plus violents (catégories 4 et 5) dans les départements d’Outre-mer, en cas de réchauffement climatique à + 2°C. (Ici : la plage Sainte-Anne en Martinique)
Un rapport du Réseau Action Climat, publié mardi 3 juin 2025, met en garde contre une hausse de 13 % des cyclones les plus violents (catégories 4 et 5) dans les départements d’Outre-mer, en cas de réchauffement climatique à + 2°C. (Ici : la plage Sainte-Anne en Martinique) imageBROKER/alimdi/Arterra/Marica van der Meer
Selon un rapport du Réseau Action Climat publié mardi 3 juin, les territoires ultramarins français sont parmi « les plus exposés aux impacts du changement climatique ». Le document alerte sur les risques (sécheresses, montée des eaux, cyclones) et appelle à mieux représenter les Outre-mer aux sommets sur le climat.

Cyclones plus intenses, sécheresses prolongées, recul du trait de côte : les territoires ultramarins français sont parmi « les plus exposés aux impacts du changement climatique », alerte le Réseau Action Climat dans un rapport publié mardi 3 juin.

Basé sur les données scientifiques existantes et enrichi de témoignages locaux, le document dresse un panorama des menaces qui pèsent sur les onze territoires d’outre-mer habités de France.

Des cyclones plus violents

Il met notamment en garde contre une hausse de 13 % des cyclones les plus violents (catégories 4 et 5) dans un scénario de réchauffement climatique à + 2°C, à l’image de Chido, cyclone de catégorie 4, qui a frappé Mayotte en décembre et fait au moins 40 morts.

Autres signaux d’alerte : l’élévation rapide du niveau de la mer, la disparition accélérée des récifs coralliens – 70 % sont déjà dégradés en Guadeloupe –, « des sécheresses plus fréquentes, longues et intenses » ou encore « le recul du trait de côte qui va engloutir des pans de territoires ».

« Ces impacts ont des répercussions en chaîne » et « mettent en danger les vies humaines, les écosystèmes et les tissus économiques locaux », prévient le rapport.

« Cette vulnérabilité est certes liée à des facteurs géographiques, mais surtout à des fragilités structurelles », a commenté Benjamin Crettenand, auteur du rapport, notant que plusieurs régions ultramarines « sont en situation de précarité avec (…) une dépendance à l’État français », compliquant leur adaptation.

Ces risques frappent en outre des territoires déjà marqués par de fortes inégalités. À Mayotte, 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté national, selon l’Insee. Le taux atteint 53 % en Guyane et 42 % à La Réunion.

Pour une meilleure représentation des Outre-mer à la COP

L’accès à l’eau potable illustre cette vulnérabilité. En Guadeloupe, le mètre cube coûte 6,52 €, un record national. Dans plusieurs territoires, jusqu’à 63 % de l’eau est perdue à cause de réseaux vétustes.

« L’adaptation n’est plus une option mais une nécessité urgente », insiste l’organisation, qui demande « des moyens financiers à la hauteur des enjeux » et des « politiques climatiques pensées à l’échelle locale ».

À l’approche de la COP30 en novembre à Belém, au Brésil, le Réseau Action Climat appelle aussi à une meilleure représentation des Outre-mer dans les négociations. « Aujourd’hui, il n’y a pas de système mis en place pour assurer la représentation des territoires d’outre-mer dans la délégation française. Ce serait bien d’avoir des représentants par territoire pour apporter leur expertise et leur regard », estime M. Crettenand.

OSZAR »