Un suspect de 19 ans a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour provocation à la haine en raison de la religion après la découverte d’autocollants antimusulmans dans le centre-ville et à l’université d’Orléans, a annoncé vendredi 23 mai le parquet.
Ce jeune homme, interpellé mercredi et placé en garde à vue, « a reconnu avoir acheté ces autocollants et les avoir apposés, seul, dans la nuit du 11 au 12 mai 2025, sur du mobilier urbain dans différentes rues du centre-ville d’Orléans », a indiqué la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bocheneck-Puren, dans un communiqué.
Il a également reconnu avoir collé des stickers dans l’agglomération orléanaise et à l’université d’Orléans « à l’effigie de la “brigade Puaud”, en référence à Edgard Puaud, ancien militaire français ayant commandé la division SS Charlemagne du régime nazi », a précisé la procureure.
Symboles liés à l’ultradroite
L’enquête a aussi mis à jour un autre symbole utilisé « par les organisations SS du régime nazi ». Le suspect « est poursuivi dans le cadre d’une comparution à délai différé des chefs de provocation publique à la haine, à la violence et à la discrimination en raison de la religion, apologie publique de crime ou de délit, et port ou exhibition d’uniforme, d’insigne ou d’emblème rappelant ceux d’une organisation déclarée criminelle par le tribunal militaire de Nuremberg », a détaillé la procureure. Il a été placé « sous contrôle judiciaire strict » dans l’attente de son jugement le 16 juin.
La semaine dernière, plusieurs autocollants antimusulmans avaient été découverts dans le centre-ville d’Orléans, comportant notamment le message « zone interdite aux musulmans ». D’autres autocollants de même nature, dont plusieurs avec des symboles liés à l’ultradroite, avaient aussi été trouvés aux abords de l’université d’Orléans L’université avait « immédiatement retiré ces collages » et porté plainte.
La préfecture du Loiret, qui a saisi « la procureure de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale », a condamné « avec la plus grande fermeté l’affichage dans Orléans de messages incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination envers la communauté musulmane », dans un message sur X.
La municipalité avait indiqué « que des constats avec huissier allaient être effectués systématiquement à la découverte de chaque autocollant et qu’une plainte contre X serait déposée ».