Ce soir du 13 novembre, ils sont ressortis vivants du Bataclan. Sans toujours trop savoir comment, ni pourquoi. Le corps parfois meurtri et couvert de sang, le leur ou celui des autres. Et la tête pleine d’images impossibles à effacer. Des rescapés qui, certes, mesurent toute la chance qu’ils ont eue, ce soir-là, de ne pas avoir été mortellement fauchés par les balles des kalachnikovs. Mais qui, six ans après, bien malgré eux, portent cette drôle d’étiquette de survivants qui n’arrivent pas à revivre. Parce qu’une partie d’eux-mêmes est restée au Bataclan. Dans cette salle de concert où, par une douce soirée d’automne, le terrorisme a tué 90 personnes. Mais pas eux. « Je culpabilise par rapport aux victimes décédées, qui ne peuvent plus rien faire. Alors que moi, j’ai la chance d’être totalement indemne et je ne fais rien de ma vie », confie Émilie, 35 ans.
Récit
Au procès des attentats du 13 novembre, la culpabilité des survivants du Bataclan
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Du personnel de soutien psychologique est présent pour accompagner les victimes des attentats du 13 novembre présentes au procès.
Ian Langsdon / EPA/MaxPPP
Depuis cinq jours, la cour d'assises de Paris entend les personnes qui sont sorties vivantes de la salle de concert. Des rescapés qui, pour beaucoup, se sentent coupables d’avoir survécu ou de ne pas avoir pu aider ce soir-là des blessés restés à l’intérieur du Bataclan. La culpabilité aussi, parfois, de ne pas arriver à aller mieux, six ans après.
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