Brexit, l’unité du Royaume-Uni est-elle menacée ?

Dépouillement des urnes à Glasgow. 62% des Ecossais ont voté pour le maintien dans l’Europe.
Dépouillement des urnes à Glasgow. 62% des Ecossais ont voté pour le maintien dans l’Europe. Robert Perry / AFP
À l’échelle du pays, le vote en faveur du « Brexit » est net, avec avec 51,9% des voix. Mais dans le détail, de fortes disparités apparaissent, avec notamment l’Irlande du Nord et l’Écosse qui ont voté largement en faveur du maintien dans l’UE.

La carte détaillée du « in » et du « out » montre les fractures du Royaume-Uni. Le bleu du Brexit couvre la quasi-totalité de l’Angleterre et du Pays de Galles qui ont clairement voté pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : respectivement 53,4 % et 52,5 %.

Écosse et Irlande du Nord pour le « in »

Inversement l’Écosse et l’Irlande du Nord se sont couvert de la couleur jaune, celle du maintien dans l’UE. Moins mobilisés par l’enjeu, les Écossais ont été 67,2 % à voter, les Irlandais du Nord seulement 62,9 % quand 73 % des Anglais et 71,7 % des Gallois se sont déplacés aux urnes. Néanmoins, ils ont clairement choisi le maintien dans l’UE à 62 % pour les Écossais et 55,8 % pour les Irlandais du Nord.

Quant à l’enclave britannique de Gibraltar au sud de l’Espagne, qui redoute un isolement du reste du continent elle a voté à plus de 95 % pour le maintien dans l’UE.

L’hypothèse d’un nouveau référendum sur l’indépendance en Écosse

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Nicola Sturgeon, premier ministre de l’Écosse, a d’emblée prévenu que l’Écosse voyait « son avenir au sein de l’Union européenne ». Le maintien dans l’UE l’a emporté dans la totalité des 32 « council area », secteurs du pays.

Willie Rennie, des libéraux-démocrates écossais, s’est déclaré « en colère » parce que l’Écosse a perdu sa place en Europe. Tandis que l’indépendantiste Alex Salmond, ancien chef du parti nationaliste écossais et ancien premier ministre, a d’emblée appelé à l’organisation d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Celui-ci devrait, selon lui, avoir lieu dans les trente mois à venir.

À plus court terme, « Le parlement et le gouvernement écossais doivent être représentées dans les négociations » sur les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, a réclamé Patrick Harvie, l’un des représentants des Verts écossais. « Nous devons pouvoir défendre nos droits comme citoyens européens », a-t-il ajouté.

Le scénario d’un référendum aussi en Irlande du Nord

En Irlande du Nord, le Sinn Fein, le parti républicain anciennement lié à l’Armée républicaine irlandaise, a appelé à un référendum sur l’unification de l’Irlande. Ce Brexit a des « conséquences énormes sur la nature de l’État britannique » estime le parti.

Pour le vice-premier ministre Martin McGuinness (membre du Sinn Fein) « le gouvernement britannique a renoncé à tout mandat pour représenter les intérêts économiques ou politiques de la population ici en Irlande du Nord ».

Le parti social-démocrate et travailliste (SDLP, membre du parti socialiste européen) et les conservateurs du Ulster Unionists étaient également en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Mais le SDLP est partisan d’un rattachement de l’Irlande du Nord à la République d’Irlande alors que le parti unioniste est, comme son nom le suggère, pour que l’Irlande du Nord reste au sein du Royaume-Uni.

Le conservateur parti démocratique unioniste (DUP) lui aussi partisan d’une Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni, était le seul à défendre une sortie de l’UE.

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