Chronique

Jardin : les couleurs pour sublimer son espace vert

L’association de différentes nuances dans son jardin permet de valoriser ses fleurs.
L’association de différentes nuances dans son jardin permet de valoriser ses fleurs. nitipat396 / aun - stock.adobe.com
La couleur, primordiale, donne sa personnalité au jardin, avec charme, élégance, gaieté ou rigueur, suivant l’envie de chacun. Assembler des fleurs aux tons variés permet d’apporter des contrastes et une véritable identité à son espace vert.

Monochrome, camaïeu, multicolore ? Adopter une couleur unique, c’est la réussite assurée, mais cela peut lasser par son manque de fantaisie. Instaurer un camaïeu, ou choisir deux ou trois teintes dominantes, n’empêche pas d’apporter quelques touches insolites, comme lorsque, dans la nature, un coquelicot fait un clin d’œil à la prairie de boutons d’or. D’autres associations, toniques, surprennent par leur audace. Opter pour une myriade de couleurs, c’est plus gai, mais attention à la cacophonie !

Comme un peintre, cher­cher à faire naître des alliances, des contrastes, des équilibres, conjuguant inlassablement la palette végétale pour obtenir un lieu sensible, tout en nuances, est un jeu passionnant. Nul besoin de fleurs à tout prix, car s’amuser avec les feuillages est tout aussi valorisant. Grâce à tous les tons de vert, éclatants ou subtils, certains jardins n’ont guère besoin de couleurs complémentaires, les feuilles se parant d’ivoire, d’or ou de pourpre toute l’année.

Des teintes pour chaque saison

Et pourquoi ne pas marier des plantes qui conjuguent fleurs et feuillages, en adoptant des hortensias et autres hydrangeas ? Ils fêtent la saison estivale à eux seuls. Mais quel dommage de les cantonner à ce rôle, alors qu’ils sont aussi attractifs en automne avec leurs inflorescences qui fanent joliment en tonalités surannées, et leurs feuillages se colorant de bronze, de mandarine, d’émeraude, d’ocre et même de violet. Sans oublier la poésie qui s’en dégage en hiver lorsque le givre métamorphose les inflorescences séchées en bijoux glacés. Avec un peu de savoir-faire, et une bonne connaissance des végétaux, vous pouvez changer d’harmonie à chaque saison, en ayant toujours à l’esprit que le vert sert d’écrin et faire le lien entre toutes les autres tonalités.

Si vous aimez dîner au jardin en été, installez beaucoup de fleurs blanches ou jaune pâle : dès la tombée de la nuit elles deviennent presque phosphorescentes. Même le potager se permet des tocades, comptant sur la richesse des nuances des feuillages. Tout simplement, des rangées alternées de laitues à feuillage vert et rouge surprennent agréablement. La touffe argentée de l’artichaut ponctue les allées. Des poirées multicolores, joyeuses, vives, se parent de tiges et de feuilles prune, orange, vermillon, framboise, rose fluo, jaune vif ou paille, vert céladon, anis, blanc pur et même bordeaux. Avec les arbres, le feu et le roux métamorphosent le jardin dès septembre. Si les érables japonais ont la cote, le monde des chênes illustre aussi cette diversité.

Une expo sur « la couleur au jardin »

C’est ce que Jean-Baptiste Bellili, de la pépinière Les Chênes de Caux, va nous faire découvrir en donnant une Conférence sur les chênes dorés de Californie, lors de la 38ème édition des Journées Doullennaises des Jardins d’Agrément. Justement, le thème de cette expo, cette année, c’est… « la couleur au jardin ».

C’est dans le cadre historique et verdoyant de la citadelle de Doullens (XVIe siècle) – un des joyaux architecturaux de Picardie situé entre Amiens et Arras –, qu’a lieu cette exposition-vente de végétaux, créée en 1987. Elle réunit une soixantaine de pépiniéristes producteurs qui vont permettre, grâce à leurs plantes bien choisies, de concocter des jardins fleuris chers aux « peintres jardiniers » tels que Claude Monet, Gustave Caillebotte et Henri Le Sidaner.

Plus d’infos sur Les Journées Doullennaises des Jardins d’Agrément sur www.jdja.net
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