C’est une friperie 2.0 qui a dépassé Shein ou Amazon. Loin de l’image de la petite application de vide-dressing entre particuliers, Vinted est désormais le premier vendeur de vêtements en France, selon le baromètre de l’Institut de la mode (1).
Alors que le prêt-à-porter traverse une crise profonde, la plateforme venue de Lituanie se distingue par une croissance continue, une base d’utilisateurs en forte expansion et un développement logistique à l’échelle européenne. Cinq chiffres pour mieux comprendre son poids actuel sur le marché.
• Un Français sur trois est sur la plateforme
Lancée en France en 2013, Vinted est devenu en une décennie le premier vendeur de vêtements en volume dans l’Hexagone. Fin 2024, la plateforme comptait environ 23 millions d’utilisateurs français, soit près d’un tiers de la population, ce qui fait de la France son plus grand marché mondial. Elle y concentre plus de 30 % de ses utilisateurs.
D’après l’Institut français de la mode, dans le top 15 des acteurs du marché, en volume (nombre de pièces), Vinted se classe premier. Il est suivi par Amazon. Shein est 5e et Temu 23e seulement.
• Une hausse de 330 % de bénéfices
Alors que le prêt-à-porter est en crise, Vinted a réalisé un chiffre d’affaires de 813 millions d’euros en 2024. Une hausse de 36 % par rapport à 2023. Son bénéfice net a atteint 77 millions d’euros, une progression spectaculaire de plus de 330 %.
Le groupe, basé à Vilnius en Lituanie, emploie plus de 2 200 personnes. Grâce à ses bénéfices, le groupe a récemment diversifié ses services avec le lancement de Vinted Pay (solution de paiement intégrée) et Vinted Capital, un fonds d’investissement axé sur l’économie circulaire.
• 96 % de l’impact carbone provient des transports
Le transport représente 96 % de l’empreinte carbone d’un achat effectué via Vinted, soit environ 1,28 kg de CO2 par livraison. L’utilisation de relais colis (modèle dit Pudo, pour Pick Up&Drop Off) permettrait de réduire jusqu’à 62 % ces émissions. Toutefois, en France, la distance moyenne jusqu’à un point relais est de 2,3 km, et un quart des usagers y accèdent en voiture, générant environ 183 g de CO2 supplémentaires par trajet, selon une étude menée par Vinted en 2023.
À l’inverse, la plateforme estime que chaque achat d’un vêtement de seconde main évite en moyenne 1,8 kg de CO2 par rapport à un achat neuf.
• 200 millions d’envois par an
Vinted expédie plus de 200 millions de colis par an à travers l’Europe. Près de 30 % des transactions sont transfrontalières, principalement entre la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas.
Afin de mieux coordonner ces envois, l’entreprise développe Vinted Go, sa propre plateforme logistique, avec l’objectif de connecter les services de livraison existant via un réseau de points de retrait, souvent sous forme de consignes automatiques.
• Plus de la moitié du marché
Vinted occupe une position dominante sur le marché français de la mode d’occasion. Selon une étude de Joko publiée en mars 2024, la plateforme représente environ 60 % des ventes de vêtements de seconde main en France, soit trois fois plus que son principal concurrent, Leboncoin. Cette part de marché place Vinted loin devant les autres acteurs du secteur, devant les dépôts-ventes, brocantes et autres plateformes spécialisées.
Le marché de la seconde main connaît une croissance significative en France. En 2024, il a généré un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, avec une croissance annuelle de 12 %. Le secteur de la mode constitue une part importante de ce marché, représentant 1,16 milliard d’euros.