Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a dit mardi 6 mai vouloir « tout faire » pour « regagner la confiance » des électeurs actuels du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor et désormais le premier groupe d’opposition au Bundestag.
Dans sa première interview télévisée, sur la chaîne ARD, dans la foulée de sa nomination, il a également souligné qu’avec une éventuelle procédure d’interdiction de ce parti, récemment classé comme « extrémiste de droite » par les services de renseignement, le « problème » de fond ne serait « pas résolu ».
Élu chancelier dans la douleur par le Parlement mardi, après avoir échoué au premier tour, le chef des conservateurs promet de « faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que les gens retrouvent confiance dans les partis modérés, et qu’ils n’estiment plus nécessaire de voter pour un parti tel que l’AfD ».
L’AfD, qui a effectué une percée historique lors des législatives fin février et dépasse désormais les conservateurs dans certains sondages, vient d’être classée mouvement « extrémiste de droite » par les autorités.
« Travailler » pour en « éliminer » les causes
Cette annonce des services du Renseignement intérieur, vendredi à quelques jours du changement de gouvernement, a fait l’effet d’une bombe. Et suscité des réactions vives aux États-Unis, où l’administration Trump est prompte à dénoncer ce qu’elle perçoit comme des atteintes à la liberté d’expression en Europe visant les partis qui lui sont idéologiquement proches.
Cette décision a aussi relancé le débat sur une éventuelle interdiction de l’AfD, régulièrement alimenté par des élus. Le gouvernement peut déposer une demande d’interdiction auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe qui seule est habilitée à statuer.
« Mais même si nous aboutissons à une telle conclusion, le problème ne sera pas résolu », a souligné Friedrich Merz mardi soir. Son nouveau gouvernement doit selon lui « travailler » pour que « les causes d’un tel comportement électoral en Allemagne soient éliminées ».