Entretien

« Dix ans après sa mort, Simon Leys reste un maître de lucidité face aux idéologies »

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Simon Leys, à Canberra, en Australie, en décembre 2004. Il a dénoncé la Révolution culturelle avec son livre  « Les habits neufs du président Mao »,
Simon Leys, à Canberra, en Australie, en décembre 2004. Il a dénoncé la Révolution culturelle avec son livre « Les habits neufs du président Mao », WILLIAM WEST / AFP
En 2014, s’éteignait Simon Leys, ce sinologue belge qui fut le premier à déboulonner la statue du grand Timonier, et à révéler les sombres ressorts de la Révolution culturelle. Pour Jérôme Michel, auteur d’un essai sur Simon Leys (1), le penseur demeure essentiel pour penser les idéologies de tous bords.

Simon Leys a été le premier à dénoncer les méfaits du maoïsme. Qu’est-ce qui lui a permis de voir, là où l’Occident se laissait aveugler ?

Jérôme Michel : Simon Leys n’a jamais été le partisan d’une quelconque idéologie, que ce soit de droite ou de gauche. Il se présentait avant tout comme un catholique. En réalité, il refusait de mettre de l’absolu dans la politique. Et quand il est confronté en 1966-1967 à la réalité de la Révolution culturelle, il ne l’aborde absolument pas d’un point de vue politique. Ce qui l’intéresse, ce sont les faits. Il parle et lit le chinois. Et c’est en dépouillant la presse communiste chinoise, à la demande du consulat de Belgique à Hong Kong où il occupa un poste de chercheur en littérature chinoise et d’enseignant en histoire de l’art au sein du New Asia College, qu’il va tout simplement rendre compte de ce qu’il lit et voit.

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