Entretien

« Ils étaient aveuglés par leur idéologie » : un juge français raconte le procès des Khmers rouges

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Un poster montrant d’anciens dirigeants khmers rouges (Nuon Chea, Khieu Samphan et Ieng Sary), dans une école du district de Phnom Srok, dans le nord-ouest du Cambodge, le 24 mars.
Un poster montrant d’anciens dirigeants khmers rouges (Nuon Chea, Khieu Samphan et Ieng Sary), dans une école du district de Phnom Srok, dans le nord-ouest du Cambodge, le 24 mars. TANG CHHIN SOTHY / AFP
Jean-Marc Lavergne a été l’un des deux seuls magistrats français retenus par l’ONU pour participer aux procès des Khmers rouges à Phnom Penh, pendant dix ans, faisant face à l’un des plus grands crimes du XXe siècle. Cinquante ans après l’arrivée des Khmers rouges, il revient sur ces audiences hors norme.

La Croix : Pourquoi a-t-il fallu attendre 2007, plus de trente ans après les faits, pour commencer à juger les crimes des Khmers rouges ?

Jean-Marc Lavergne : Pendant des années, il n’y a pas eu de volonté politique pour le faire. C’est la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide, la fin de l’occupation vietnamienne du Cambodge au début des années 1990, le retour à une forme de normalité dans ce pays et la mise en place d’une justice internationale pour les crimes commis en ex-Yougoslavie et au Rwanda – dans la deuxième partie des années 1990 – qui ont rendu possible la perspective de juger les chefs khmers rouges. L’ONU était prête à le faire, mais il a fallu de longues discussions avec le régime cambodgien pour y parvenir.

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