Conflit Inde-Pakistan : violents échanges d’artillerie, le Cachemire s’embrase

Des tirs d’artillerie entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire ont fait au moins 11 morts civils mercredi 7 mai 2025, après des frappes indiennes en représailles à l’attentat du 22 avril.
Des tirs d’artillerie entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire ont fait au moins 11 morts civils mercredi 7 mai 2025, après des frappes indiennes en représailles à l’attentat du 22 avril. Punit PARANJPE / AFP
De violents échanges d’artillerie ont éclaté mercredi 7 mai 2025 entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire, peu après des frappes indiennes en réponse à l’attentat du 22 avril. Plusieurs civils pakistanais ont été tués et blessés, selon l’armée pakistanaise. Islamabad a appelé à « faire rendre des comptes » à l’Inde.

• Le bilan des attaques indiennes monte à 31 morts

Le bilan des frappes indiennes et des échanges de tirs à la frontières avec le Pakistan est monté mercredi à 31 morts côté pakistanais, a annoncé l’armée pakistanaise.

« Le bilan s’élève à 31 morts et 57 autres personnes ont été blessées », a déclaré le lieutenant-général Ahmed Sharif Chaudhry dans une allocution télévisée.

• Paris, Berlin et Londres appellent à « éviter toute escalade »

Paris et Berlin suivent « avec une grande préoccupation » les affrontements entre l’Inde et le Pakistan et appellent à « éviter toute escalade », a affirmé mercredi 7 mai le chancelier allemand Friedrich Merz lors d’une conférence de presse avec Emmanuel Macron.

« Il faut vraiment garder la tête froide, il faut faire preuve de retenue et de raison pour éviter toute escalade dans la région », a insisté le nouveau chef de gouvernement allemand.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre britannique Keir Starmer a appelé au « dialogue » et à la « désescalade » entre les deux pays.

• L’UE appelle à la « désescalade »

La Commission européenne a appelé l’Inde et le Pakistan à la « désescalade » après l’épisode le plus violent entre les deux puissances nucléaires en 20 ans.

« Nous exhortons les deux parties à faire preuve de retenue et à prendre des mesures immédiates en vue d’une désescalade », a affirmé Anouar El Anouni, porte-parole de l’exécutif européen.

• L’Iran fait part de sa « profonde préoccupation »

L’Iran a exprimé sa « profonde préoccupation » après le pire affrontement depuis vingt ans entre l’Inde et le Pakistan, qui a fait au moins 38 morts.

« La République islamique d’Iran exprime sa profonde préoccupation face à l’escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan », indique un communiqué de la diplomatie iranienne. L’Iran, pays frontalier du Pakistan et qui entretient de bonnes relations avec l’Inde, avait proposé en mars sa médiation.

• Le Pakistan appelle à « faire rendre des comptes » à l’Inde

Le monde doit « faire rendre des comptes » à l’Inde après ses frappes au Pakistan, ont réclamé mercredi 7 mai les plus hauts dirigeants civils et militaires du pays réunis après l’épisode le plus violent entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.

« Nous appelons la communauté internationale à reconnaître la gravité des actions illégales et non provoquées de l’Inde et à lui faire rendre des comptes », a réclamé le Comité de la sécurité nationale après que l’armée a dit recenser 26 civils tués dans des frappes indiennes sur son sol et dans des échanges de tirs entre les deux armées.

• La Turquie alerte sur un « risque de guerre totale »

La Turquie a mis en garde contre le « risque de guerre totale » entre l’Inde et le Pakistan, dans un communiqué du ministère des affaires étrangères. « L’attaque conduite la nuit dernière par l’Inde fait courir le risque d’une guerre totale. Nous condamnons cette initiative provocatrice ainsi que les attaques visant des civils et des infrastructures civiles », a écrit le ministère.

• Le Pakistan dit avoir convoqué le chargé d’affaires indien

Le Pakistan a dit avoir convoqué mercredi le chargé d’affaires indien à Islamabad alors que les voisins sont engagés dans ce qui semble être les violences les plus importantes entre les deux puissances nucléaires en deux décennies.

« Le chargé d’affaires indien a été convoqué pour protester contre ces bombardements » qui « constituent une violation manifeste de la souveraineté du Pakistan », a indiqué le ministère des affaires étrangères, alors que les bombardements entre les deux voisins ont fait au moins 34 morts.

• Londres et Pékin prêts à aider à apaiser les tensions

Le gouvernement britannique s’est dit « prêt » à intervenir pour une « désescalade » entre l’Inde et le Pakistan. « Tout ce que nous pouvons faire en termes de dialogue, de désescalade, nous sommes prêts et en mesure de le faire », a déclaré le ministre du commerce britannique Jonathan Reynolds sur la BBC.

De son côté, la Chine a déclaré qu’elle était prête à jouer un « rôle constructif » dans l’apaisement des tensions entre le Pakistan et l’Inde, en réponse à l’escalade majeure des tensions entre ces deux pays dotés de l’arme nucléaire et frontaliers de la Chine. « Nous sommes prêts à collaborer avec la communauté internationale et à continuer à jouer un rôle constructif dans l’apaisement des tensions actuelles », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

• Un barrage pakistanais endommagé au Cachemire

Les frappes indiennes ont endommagé un barrage pakistanais servant à produire de l’électricité au Cachemire, a affirmé l’armée pakistanaise, après des bombardements sur son sol qui ont tué selon elle au moins 26 civils.

L’Inde a ciblé « le barrage hydroélectrique de Neelum-Jhelum », proche de la frontière de facto qui sépare la région disputée en deux, a déclaré le porte-parole de l’armée, le lieutenant-général Ahmed Chaudhry.

• Au moins 8 morts et 29 blessés dans le village indien de Poonch

Au moins 8 personnes ont été tuées dans le village indien de Poonch (nord-ouest) lors des tirs d’artillerie qui opposent mercredi 7 mai l’Inde et le Pakistan à leur frontière dans la région contestée du Cachemire, a-t-on appris auprès d’un responsable local.

Un total de 29 autres personnes ont été blessées lors de ces bombardements, a précisé ce responsable, Azhar Majid.

• Le chef de la diplomatie française appelle « à la retenue »

Le chef de la diplomatie française a appelé l’Inde et le Pakistan « à la retenue » après les violents échanges d’artillerie.

« Nous comprenons l’aspiration de l’Inde à se protéger contre le fléau du terrorisme, mais nous appelons évidemment l’Inde comme le Pakistan, à la retenue pour éviter l’escalade et évidemment à la préservation des civils », a déclaré Jean-Noël Barrot, sur TF1.

• Les « neuf camps terroristes » visés par les frappes indiennes « détruits »

Les neuf « camps terroristes » frappés par des tirs de missiles indiens dans la nuit de mardi à mercredi au Pakistan en représailles à l’attentat du 22 avril au Cachemire ont été « détruits », a affirmé une porte-parole de l’armée indienne.

« Neuf camps terroristes ont été frappés et détruits », a déclaré devant la presse la lieutenante-colonelle Vyomika Singh, précisant que ces cibles avaient été « choisies pour éviter tout dommage aux infrastructures civiles ou toutes pertes civiles ».

• Trois avions de l’armée indienne se sont écrasés

Trois chasseurs de l’armée de l’air indienne se sont écrasés sur le territoire indien, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées, lors des combats qui opposent mercredi les deux pays, a-t-on appris de source sécuritaire indienne. L’armée pakistanaise a dit avoir abattu cinq avions indiens dans l’espace aérien indien, dont trois Rafale français, après une série de frappes indiennes sur son sol.

Les débris de deux de ces appareils ont été retrouvés dans la partie indienne du Cachemire, l’autre dans l’État du Pendjab (nord-ouest), a précisé sous couvert d’anonymat, sans donner de précision sur le sort des pilotes.

Deux semaines après l’attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l’Inde a mis ses menaces à exécution. Dans la nuit de mardi à mercredi, elle a tiré des missiles sur neuf sites abritant selon elle des « infrastructures terroristes » au Pakistan, qu’elle accuse d’être responsable de l’attentat. Islamabad a démenti toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière visant des civils au Cachemire depuis plus de vingt ans.

• Le Pakistan convoque son Comité de la sécurité nationale

Le Pakistan convoquera mercredi son Comité de la sécurité nationale, une instance composée de hauts responsables civils et militaires qui ne se réunit qu’en cas extrême, en pleine escalade militaire avec l’Inde, a annoncé le ministre de l’Information Ataullah Tarar.

Ce Comité avait annoncé le 24 avril une série de sanctions diplomatiques contre l’Inde, en rétorsion à des mesures similaires prises par New  Delhi peu après une attaque meurtrière au Cachemire dont l’Inde fait porter la responsabilité au Pakistan.

• Les frappes se multiplient dans le Cachemire

Les villes de Kotli et Muzaffarabad, à 120 et 130 km de la capitale Islamabad, font partie des cibles visées par les missiles indiens, selon le Pakistan. À Muzaffarabad, la police et l’armée ont bloqué tous les accès à la mosquée Bilal, visée par une frappe indienne. Plusieurs habitations alentour ont été aussi été touchées et la population du quartier évacuée.

La riposte pakistanaise n’a pas tardé, sous la forme de tirs d’artillerie visant plusieurs points situés sur le territoire indien. « La riposte a commencé et si Dieu le veut, elle va s’accentuer (…) il ne faudra pas beaucoup de temps pour régler le problème », a menacé dans un entretien le ministre pakistanais de la défense, Khawaja Asif.

Le Comité de la sécurité nationale pakistanais, une instance uniquement convoquée pour les situations extrêmes, doit se réunir mercredi matin.

• Appel de paix à l’international

« Nous continuons d’exhorter le Pakistan et l’Inde à travailler à une résolution responsable qui maintienne la paix à long terme et la stabilité régionale en Asie du Sud », a déclaré à la presse Tammy Bruce, porte-parole du département d’État.

Dans la nuit, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s’est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais en les appelant au dialogue pour « désamorcer la situation et d’éviter une nouvelle escalade », selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

« Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire », a pour sa part plaidé le porte-parole du secrétaire général l’ONU.

La Chine a indiqué « déplorer » les bombardements indiens effectués dans la nuit contre le Pakistan, se disant par ailleurs « préoccupée » par la nouvelle escalade des tensions entre ses deux voisins.

• Narendra Modi veut couper l’eau

Le premier ministre indien Narendra Modi a annoncé mardi que son pays allait « couper l’eau » des fleuves qui prennent leur source en Inde et irriguent le Pakistan, en représailles à l’attentat meurtrier commis au Cachemire indien. « L’eau appartenant à l’Inde s’écoulait jusque-là vers l’extérieur, elle sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l’Inde », a déclaré Narendra Modi.

Dès le lendemain de l’attentat, l’Inde avait suspendu sa participation à un traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin. Mardi, le Pakistan avait accusé l’Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon le traité dit de l’Indus.

Ce document accorde à New Delhi le droit d’utiliser les fleuves partagés pour ses barrages ou ses cultures, mais lui interdit de détourner des cours d’eau ou d’altérer le volume d’eau en aval.

OSZAR »