Sherlock Holmes dans la Pléiade : 5 choses élémentaires sur le célèbre détective

Le détective londonien Sherlock Holmes, identifiable par sa loupe et sa pipe, fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade, jeudi 15 mai 2025.
Le détective londonien Sherlock Holmes, identifiable par sa loupe et sa pipe, fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade, jeudi 15 mai 2025. Christiane Oelrich / dpa/MAXPPP
Sherlock Holmes intègre jeudi 15 mai 2025 la prestigieuse collection de la Pléiade. Un héros aux talents multiples, qui a vite dépassé son auteur jusqu’à devenir un incontournable du grand écran… Voilà 5 choses à savoir sur le célèbre détective londonien.

Ample manteau « macfarlane », casquette à deux visières et pipe à fourneau long. Découpée du papier, la silhouette du plus célèbre détective britannique s’est retrouvée sur petit et grand écran, sur les plateaux de jeux de société comme dans les jeux vidéos. Jeudi 15 mai, c’est dans les rayons de la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade, que l’on pourra (re) lire ses enquêtes.

Premier personnage de fiction consacré par la Pléiade

Chaque année depuis 1962, la Bibliothèque de la Pléiade, publiée par les éditions Gallimard, sort un album offert pour l’achat simultané de trois livres de la collection. Cette année, et pour la première fois, ce n’est ni un thème, ni un auteur qui est mis à l’honneur mais un personnage de fiction

Ce sont quatre romans et cinquante-six nouvelles signées Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930) parus entre 1887 et 1927, ainsi que quatre histoires dites « extra-canoniques » (non revendiquées par l’auteur, NDLR), qui ont été intégralement retraduites et rééditées par Gallimard pour composer deux volumes.

Cet album « retrace en quelque sorte l’histoire des relations entre (Arthur Conan) Doyle et Holmes, et raconte la progressive émancipation de ce dernier » explique le site de La Pléiade. Car Sherlock est un personnage autonome, devenu presque indépendant de son auteur.

Un héros qui ressuscite

Peu commode, hautain et lunatique, Sherlock Holmes agace son entourage. À commencer par son colocataire, le docteur Watson qui chronique ses aventures, mais aussi son propre auteur. Arthur Conan Doyle – qui partage avec Watson le titre de docteur et la passion de l’écriture, aurait en effet préféré gagner sa renommée grâce à ses romans historiques.

Car le roman policier, puis le développement des enquêtes de Sherlock Holmes, viennent d’abord répondre aux besoins de subsistance de l’auteur. Mais l’enthousiasme des lecteurs pour le détective dépasse vite l’écrivain, dont le reste de l’œuvre se retrouve occulté. Pour s’en débarrasser, Arthur Conan Doyle finit même par tuer son propre héros : dans Le Dernier Problème, paru en 1893, le détective bascule dans le gouffre des chutes de Reichenbach, en Suisse, dans une ultime lutte avec son alter ego maléfique, Moriarty.

Mais déjà le destin de Sherlock Holmes échappe à son auteur. Devant la pression des lecteurs et de ses éditeurs, et finalement rattrapé par des considérations financières, Arthur Conan Doyle se résigne à faire revivre Sherlock Holmes. Dans L’Aventure de la maison vide, publié en 1903, Sherlock est de retour. Au docteur Watson, il raconte s’en être tiré grâce à sa pratique d’un martial singulier, le « bartitsu ».

Baker Street, une adresse très convoitée

Partagé avec le docteur Watson, et tenue par Mme Hudson, Sherlock Holmes habite un appartement au premier étage du 221B Baker Street, dans un quartier cossu de Londres. À l’époque de Conan Doyle, la rue n’a pas encore atteint le numéro 221B. Alors, quand la rue se développe, le numéro 221B est attribué en 1932 à la banque National Abbey, et la société est contrainte d’employer une secrétaire pour répondre aux lettres adressées au détective.

Devant l’afflux de touristes, plusieurs maisons se disputeront le fameux numéro. Il reviendra finalement au musée Sherlock Holmes (situé en réalité au numéro 239), créé en 1990 pour reconstituer l’antre de Sherlock.

Baker Street est depuis le repère de tous les détectives : Basil, détective privé de Walt Disney, Harry Dickinson, héros du roman de Jean Ray, et même Gregory House, qui dans la série Docteur House, se retrouve domicilié à 221B Baker Street, une rue fictive de Princeton.

Un personnage aux quarante visages

À chaque génération son visage de Sherlock. Le détective apparaît pour la première fois à l’écran au temps du muet, en 1900. Aux débuts du cinéma parlant, il est incarné par la star américaine Clive Brook en 1929 dans The Return of Sherlock Holmes, puis apparaît sous les traits de Basil Rathbone pendant près de dix ans, de 1942 à 1946, avant d’envahir la production des films et des séries destinés à la télévision.

Enola Holmes sur Netflix en 2020 et 2022, Sherlock en série sur la BBC entre 2010 et 2017, Sherlock Holmes en blockbuster du cinéma sous la direction de Guy Ritchie en 2009 et 2011… Le héros de Conan Doyle reste aujourd’hui une véritable poule aux œufs d’or pour les studios de cinéma. Le personnage est d’ailleurs consacré par le Guinness book en 2012 comme le personnage humain de roman le plus représenté dans les films et séries.

Inventeur de la police scientifique

Outre sa déduction « élémentaire », Sherlock Holmes est fin chimiste. En précurseur fictif de la police scientifique, il reçoit, en octobre 2002, une récompense universitaire à titre honorifique de la Société royale de chimie d’Angleterre.

Chimiste, violoniste et amateur des belles lettres, Sherlock est aussi un gentleman qui sort les poings. Pour survivre au combat avec Moriarty dans Le Dernier Problème, Conan Doyle dote le détective d’une maîtrise du « bartitsu ». Cet art martial, fondé par Edward Barton-Wright, se développe dans l’Angleterre de l’époque victorienne. Inspiré du judo, il mêle plusieurs sports de combat occidentaux, comme la boxe, qu’exerce par exemple Robert Downey dans le film Sherlock Holmes. Un art martial, auquel se formeront notamment les suffragettes, et que l’on retrouve aujourd’hui dans le jeu vidéo Assassin’s Creed.

OSZAR »