Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a annoncé samedi 19 octobre, sur le réseau social X qu’il avait demandé aux compagnies d’assurance de procéder « rapidement » aux indemnisations pour les sinistrés des inondations qui ont frappé le Centre-Est de la France, jeudi 17 octobre.
« J’ai d’ores et déjà mobilisé les assureurs pour que les indemnisations interviennent rapidement », a-t-il expliqué, confirmant par ailleurs que « la reconnaissance de catastrophe naturelle » était enclenchée.
Des assureurs se mobilisent
L’assureur Macif a déjà annoncé, vendredi 18 octobre, un « dispositif exceptionnel d’assistance » pour venir en aide à « ses sociétaires touchés par les violentes intempéries » de ces derniers jours. Il comprend notamment une prolongation du délai de déclaration de sinistre étendu à 30 jours, la prise en charge du relogement pendant dix nuitées et un accompagnement psychologique.
Au total, la Macif a déjà enregistré près de 6 200 déclarations de sinistres en lien avec les intempéries de ces derniers jours. La semaine passée, des crues avaient déjà touché notamment l’Eure-et-Loir et la Seine-et-Marne dans le sillage de la dépression Kirk.
Les collectivités touchées épargnées par le budget 2025 ?
Plusieurs parlementaires ont, par ailleurs, demandé au gouvernement d’épargner les collectivités territoriales les plus affectés, des efforts financiers demandés pour réduire le déficit public l’an prochain, qui pourraient atteindre 5 milliards d’euros. Le député PS de l’Ardèche, Hervé Saulignac, a envoyé un courrier en ce sens au premier ministre, Michel Barnier. « À la suite de la catastrophe vécue par les Ardéchois, cette ponction, si elle devait avoir lieu, apparaîtra comme totalement injuste », écrit-il.
Selon lui, la contribution de l’Ardèche devrait ainsi « avoisiner les 8 millions d’euros ». Or, « les dégâts, impossibles à évaluer à ce stade, se monteront à plusieurs millions d’euros pour des communes modestes puisque 70 % d’entre elles comptent moins de 1 000 habitants ». Ces dernières vont donc se tourner vers le département, qui aura déjà à financer le coût des importantes opérations de secours effectuées par les pompiers, souligne Hervé Saulignac. Il a demandé de placer l’Ardèche sur la liste des vingt départements non-contributeurs où figurent déjà le Gard et la Lozère, deux départements voisins.
Deux parlementaires PS de la Loire lui ont emboîté le pas. Dans un courrier également envoyé à Michel Barnier, le député socialiste Pierrick Courbon et le sénateur socialiste Jean-Claude Tissot demandent également qu’il « renonce à la contribution (…) de l’ordre de 16 millions d’euros » envisagée sur les recettes de la Loire.
Les tarifs d’assurance vont encore être revus à la hausse
Les assureurs se gardent pour l’instant d’en parler, mais ils vont revoir fortement à la hausse leurs tarifs l’an prochain, du fait de l’inflation des coûts de réparation automobile et d’une contribution obligatoire plus importante au régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, décidée fin 2023 et qui entrera en vigueur l’an prochain.
Selon les prévisions du cabinet Addactis, publiées en septembre, les primes en assurance automobile grimperaient en moyenne de 6 % au 1er janvier prochain. Pour la multirisque habitation, l’augmentation serait de l’ordre de 8 à 10 %. Les chiffres du cabinet spécialisé Facts&Figures, sont dans la même veine : ils font état d’une hausse de 4 à 6 % en automobile et de 10 à 12 % pour les logements.
Ces hausses attendues pour 2025 font suite à des revalorisations déjà intervenues au titre de 2024. Le comparateur Assurland estime ainsi que l’assurance habitation a augmenté en moyenne de 7,2 % cette année, du jamais vu depuis 2010, avec un prix moyen de contrat de 243 €.