L’Ukraine désigne une équipe de négociateurs pour de possibles pourparlers de paix
Samedi 15 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a créé une « délégation » en vue de mener « le processus de négociations pour atteindre une paix juste » avec la Russie, selon un décret publié par Kiev.
D’après ce texte, le chef du bureau présidentiel Andriï Iermak, le chef de la diplomatie Andriï Sybiga, le ministre de la Défense Roustem Oumerov et le chef adjoint de cabinet du président Pavlo Palissa formeront cette équipe pour interagir avec « les partenaires internationaux » de l’Ukraine. Ces quatre responsables composaient la délégation ukrainienne lors des discussions de mardi 11 mars en Arabie saoudite avec les États-Unis, qui ont abouti à une proposition d’un cessez-le-feu de 30 jours.
Le premier ministre britannique organise une réunion sur l’Ukraine
Le premier ministre britannique Keir Starmer a organisé ce samedi à Londres un sommet virtuel avec quelque 25 dirigeants (Ukraine, Canada, France, Allemagne…) pour préciser les contours d’une coalition de pays volontaires prêts à « soutenir une paix juste et durable » en Ukraine, selon un communiqué de Downing Street.
Le président russe Vladimir Poutine devra « tôt ou tard venir à la table » des négociations, a déclaré Keir Starmer lors du sommet. « Si Poutine veut vraiment la paix, c’est très simple : il doit cesser ses attaques barbares contre l’Ukraine et accepter un cessez-le-feu », a-t-il ajouté. Alors que l’Ukraine a montré qu’elle était « pour la paix » en acceptant un cessez-le-feu de 30 jours, « Poutine est celui qui essaie de retarder » les choses, selon lui.
Une nouvelle réunion des responsables militaires des pays alliés de l’Ukraine a été fixée le jeudi 20 mars au Royaume-Uni, afin de concrétiser leurs plans de maintien de la paix en cas de trêve avec Moscou. « Le” Oui, mais” de la Russie ne suffit pas, et tous les participants de la réunion de ce matin sont convenus d’exercer une pression collective sur la Russie » pour la pousser à accepter la proposition de trêve américaine de 30 jours, a indiqué Keir Stamer.
Plusieurs dirigeants exhortent la Russie à un cessez-le-feu
« Si nous voulons la paix, il faut que la Russie réponde clairement et que la pression soit claire, en lien avec les États-Unis, pour obtenir ce cessez-le-feu », a assuré Emmanuel Macron à l’issue du sommet virtuel organisé par Londres. Selon lui, la Russie « ne répond pas à la proposition des États-Unis et de l’Ukraine » en faveur d’une trêve d’un mois, « elle intensifie les combats », et le président russe Vladimir Poutine « veut tout obtenir, puis négocier ».
Le chancelier allemand a lui aussi exhorté la Russie à œuvrer « enfin » pour une paix « juste et durable » en Ukraine. « Il appartient désormais à la Russie de mettre fin à ses attaques quotidiennes contre les villes et les infrastructures civiles ukrainiennes et d’emprunter enfin la voie d’une paix durable et juste », a déclaré Olaf Scholz, promettant que son pays continuerait à soutenir Kiev jusqu’à ce que cet objectif soit atteint. Une aide militaire supplémentaire de trois milliards d’euros à l’Ukraine devrait être débloquée la semaine prochaine.
Des déclarations partagées par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen : « Nous réitérons notre soutien à l’accord de l’Ukraine pour un cessez-le-feu. Désormais, la Russie doit montrer qu’elle soutient un cessez-le-feu qui mène à une paix juste et durable », a-t-elle déclaré sur le réseau social X, avant de préciser : « En attendant, nous soutiendrons le renforcement de l’Ukraine et de ses forces armées. Nous intensifierons les efforts de défense de l’Europe à travers le plan ReArm Europe, en augmentant les dépenses de défense. »
De son côté, l’Italie n’envisage pas d’envoyer des soldats en Ukraine, comme l’a déclaré samedi la première ministre Giorgia Meloni. Mais « l’Italie entend continuer à travailler avec les partenaires européens et occidentaux ainsi qu’avec les États-Unis pour définir des garanties de sécurité crédibles et efficaces », a indiqué le gouvernement italien dans un communiqué.
L’envoi de troupes envisagé pour surveiller le cessez-le-feu
Cette participation pourrait prendre la forme d’envoi de troupes – un engagement que Paris, Londres et Ankara se sont dits prêts à prendre –, mais aussi d’un soutien plus logistique. La Turquie, qui dispose de la deuxième armée au sein de l’Otan en nombre d’hommes, s’est dite prête à déployer des forces en Ukraine « si nécessaire » pour garantir la paix.
« Si la Russie s’assoit enfin à la table des négociations, nous devons être prêts à surveiller le cessez-le-feu pour nous assurer qu’il s’agit d’une paix sérieuse et durable », a indiqué Keir Starmer. Si Moscou, en revanche, refuse de signer cet accord américain, « nous devons alors faire tout notre possible pour accroître la pression économique sur la Russie afin de mettre un terme à cette guerre », a-t-il ajouté.
Jusqu’ici, la Russie a émis des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités : reddition de facto de l’armée ukrainienne, cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par la Russie, abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, démantèlement du pouvoir ukrainien en place.
La Russie dit avoir repris deux villages de la région de Koursk, l’Ukraine dément
La Russie a annoncé samedi 15 mars avoir repris deux nouveaux villages dans la région de Koursk, occupée depuis l’été dernier par les forces ukrainiennes et où les troupes de Moscou ont réalisé d’importantes avancées au cours des derniers jours. Selon le ministère de la Défense, les soldats russes ont repris le contrôle des villages de Zaolechenka et Roubanchtchina, au nord et à l’ouest de la ville de Soujda, dont Moscou avait annoncé la reprise jeudi 14 mars.
Volodymyr Zelensky a démenti samedi tout encerclement des troupes de Kiev dans la région de Koursk. « Nos troupes continuent de contenir les groupes (…) russes et nord-coréens dans la région de Koursk. Il n’y a pas d’encerclement de nos troupes », a déclaré le président ukrainien dans un message sur Telegram.
L’Ukraine dit avoir abattu dans la nuit 130 drones russes, la Russie 126 drones ukrainiens
L’Ukraine a assuré samedi 15 mars avoir abattu 130 drones, lancés par la Russie pendant la nuit sur tout le pays. Selon l’armée de l’air ukrainienne, 14 régions du pays ont été visées par des drones Shahed, de fabrication iranienne, et les forces russes ont également lancé deux missiles balistiques dans la nuit.
La Russie a déclaré ce même samedi 15 mars avoir abattu 126 drones ukrainiens pendant la nuit, principalement au-dessus de ses régions de Volgograd et de Voronej (sud). Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir abattu 64 drones au-dessus de la région de Volgograd et de la région voisine de Voronej, le reste ciblant des zones frontalières.
Poutine appelle les Ukrainiens à se rendre
Le président Vladimir Poutine a appelé vendredi 14 mars les soldats ukrainiens combattant dans la région russe de Koursk à déposer les armes, après un appel de Donald Trump à « épargner la vie » des militaires sur le front. « S’ils déposent les armes et se rendent, ils se verront garantir la vie et un traitement digne conformément aux normes du droit international et aux lois de la Fédération de Russie », a déclaré Vladimir Poutine, selon des propos diffusés par un journaliste russe.
Le président a assuré que les soldats ukrainiens avaient « commis de nombreux crimes contre la population civile » dans la région de Koursk, dont ils ont occupé plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août 2024. Et d’ajouter : « Dans le même temps, nous sommes sensibles à l’appel du président Trump en faveur de considérations humanitaires à l’égard de ces soldats. »