« Habemus papam ». La date du conclave n’a pas encore été fixée, jeudi 24 avril, mais le nom de celui qui le clôturera en prononçant la formule consacrée est connu. Sauf s’il est lui-même élu, c’est le cardinal français Dominique Mamberti, 73 ans, qui annoncera le successeur du pape François. Un honneur lié à son statut de cardinal protodiacre, c’est-à-dire de plus ancien cardinal de l’ordre des diacres à prendre part au conclave.
Le collège cardinalice se divise en effet en trois « ordres » : les cardinaux-diacres, les cardinaux-prêtres et les cardinaux-évêques. Ces dénominations ne correspondent pas aux diacres, prêtres et évêques du clergé séculier, puisque tous les cardinaux créés doivent avoir été ordonnés évêques (sauf quelques prêtres âgés nommés après leurs 80 ans). Elles vont avec le titre que leur confie le pape.
Comment se composent les trois ordres ? Les cardinaux-évêques reçoivent en général la charge symbolique d’un des diocèses de la banlieue de Rome, rappelant l’époque où seuls les évêques de la région de Rome élisaient le pape. Ils sont actuellement onze à détenir ce statut.
Les cardinaux-prêtres, actuellement au nombre de 205 et dont la plupart sont évêques de grandes villes du globe, reçoivent quant à eux le titre d’une paroisse romaine. Le cardinal Jean-Marc Aveline, en plus d’être archevêque de Marseille est ainsi officiellement curé de l’église Sainte-Marie-aux-Monts, même s’il n’assure pas la gestion quotidienne de cette paroisse.
Le dernier ordre, celui de cardinaux-diacres compte 34 membres, souvent des cardinaux en fonction à la Curie. Le pape leur confie une diaconie romaine, par exemple celle de Santo Spirito in Sassia pour le cardinal Dominique Mamberti.
Rattachement historique à Rome
Le rattachement fictif de tous les cardinaux au diocèse de Rome permet de manifester leur lien spécial avec le pape. Seuls les patriarches orientaux créés cardinaux ne reçoivent pas de titre cardinalice, par respect pour l’autonomie de leurs Églises.
Aujourd’hui, la hiérarchie entre les cardinaux des trois ordres n’est plus que protocolaire. À la Curie, les fonctions directement liées au cardinalat, comme celle de secrétaire d’État, peuvent être remplies par un cardinal-évêque, un cardinal-prêtre ou un cardinal diacre.
De la même manière, tous les cardinaux participent au conclave, à condition d’avoir moins de 80 ans le jour de son ouverture. Le protocole donne toutefois un rôle particulier à certains d’entre eux. En tant que plus ancien cardinal-évêque électeur, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège sous François, présidera l’élection du nouveau pape.
Hormis le cardinal Dominique Mamberti, qui devra annoncer le nom de l’heureux élu, un autre cardinal-diacre aura un rôle à part. Étant le dernier à avoir été créé cardinal de son ordre, l’indien George Koovakad sera chargé de tirer au sort les neuf cardinaux qui organiseront les scrutins pour l’élection du nouveau pape.