Gestion du Covid-19 : non-lieu requis dans l’enquête visant trois ex-membres du gouvernement

L’ex-premier ministre Édouard Philippe, ici dans une allocution télévisée le 28 mai 2020, est placé sous statut de témoin assisté dans l’affaire de la gestion du Covid-19, pour laquelle la Cour de justice de la République a requis, mardi 20 mai 2025, un non-lieu.
L’ex-premier ministre Édouard Philippe, ici dans une allocution télévisée le 28 mai 2020, est placé sous statut de témoin assisté dans l’affaire de la gestion du Covid-19, pour laquelle la Cour de justice de la République a requis, mardi 20 mai 2025, un non-lieu. PHILIPPE LOPEZ/POOL / EPA
La Cour de Justice de la République a requis, mardi 20 mai 2025, un non-lieu dans l’enquête sur la gestion du Covid-19. Dans l’affaire, Édouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran sont placés sous le statut de témoin assisté pour, entre autres, « mise en danger de la vie d’autrui ».

Un non-lieu a été requis mardi 20 mai à l’encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Édouard Philippe, dans l’enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, a annoncé mercredi 21 mai le procureur général Rémy Heitz.

Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-premier ministre Édouard Philippe, l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.

Avec ces réquisitions, la perspective d’un procès s’éloigne considérablement pour ces responsables politiques, même s’il revient désormais à la commission d’instruction de la CJR de trancher.

« Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran », a expliqué dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.

Des errements et le manque d’équipements critiqués

De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.

C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner : le parquet général a relevé qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, « date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020 ».

Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation. À l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché « aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement ».

L’information judiciaire ouverte en juillet 2020 a été menée par la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – premiers ministres, ministres et secrétaires d’État – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Elle découlait de plusieurs plaintes de médecins ou d’associations dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.

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