Conflit au Proche-Orient : Israël mène « des dizaines » de raids au Liban contre le Hezbollah

L’armee israélienne a lancé une campagne de bombardements sur Beyrouth le 28 septembre 2024.
L’armee israélienne a lancé une campagne de bombardements sur Beyrouth le 28 septembre 2024. Le Pictorium agency / Le Pictorium/Maxppp
L’armée israélienne a annoncé dimanche 29 septembre mener « des dizaines » de nouveaux raids contre le Hezbollah au Liban, deux jours après avoir tué le chef du mouvement pro-iranien Hassan Nasrallah en bombardant la banlieue sud de Beyrouth.

Les appareils de l’aviation israélienne « ont attaqué des dizaines de cibles terroristes sur le territoire du Liban au cours des dernières heures », a indiqué dimanche 29 septembre sur Telegram un porte-parole de l’armée israélienne. Il a précisé que ces attaques visaient des sites de lancement de roquettes vers Israël, des installations militaires et des dépôts d’armes.

Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs zones du nord d’Israël ainsi qu’à Jérusalem, selon l’armée. Les sirènes ont également sonné à Eilat, dans l’extrême-sud du pays, ville vers laquelle la « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens, a affirmé images à l’appui avoir lancé un drone dans la nuit.

Depuis samedi, l’armée israélienne « a frappé des centaines de cibles terroristes du Hezbollah à travers le Liban », a encore affirmé ce porte-parole. Les frappes sur la banlieue sud de Beyrouth ont détruit plusieurs immeubles et poussé à la fuite des milliers d’habitants. Selon un bilan provisoire des autorités libanaises, au moins six personnes ont péri. Au total, 33 personnes ont été tuées et 195 autres blessées samedi au Liban, a annoncé dans la soirée le ministère de la santé.

« Tournant historique »

Le Hezbollah, puissant groupe chiite allié du Hamas palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a confirmé samedi la mort de son chef charismatique Hassan Nasrallah dans un bombardement israélien d’une puissance inouïe vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement. Le décès de celui qui était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban constitue une victoire majeure d’Israël face à l’Iran et ses alliés, mais plonge la région dans l’inconnu.

Juste après la confirmation de sa mort, des cris ont retenti dans les quartiers de Beyrouth accueillant des déplacés des zones chiites. « Je ne peux pas décrire le choc de cette annonce… On s’est tous mis à crier, il est notre père, celui qui nous rendait fiers, notre honneur », lance Maha Karit, une des rares à accepter de s’exprimer. « Il n’y a aucun État au monde qui a tenu tête à Israël, si ce n’est le Sayed Hassan Nasrallah », poursuit-elle avec rage.

« Nous avons réglé nos comptes avec le responsable du meurtre d’innombrables Israéliens et de nombreux citoyens d’autres pays », a dit le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, affirmant qu’Israël avait atteint « ce qui semble être un tournant historique » dans la lutte contre ses « ennemis ».

« Destruction » d’Israël

Le Liban, la Syrie et l’Iran ont décrété plusieurs jours de deuil national après la mort de Nasrallah. Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, a promis que l’assassinat de Nasrallah entraînerait la « destruction » d’Israël.

Téhéran a demandé samedi soir une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour « prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l’agression israélienne et empêcher d’entraîner la région dans une guerre totale ».

Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d’autres cadres, ont été tués au côté de Nasrallah dans l’opération baptisée « Ordre nouveau ». Une source proche du Hezbollah a confirmé la mort de Karaké. D’après l’agence iranienne Irna, Abbas Nilforoushan, adjoint du chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique d’Iran, a lui aussi été tué dans la frappe de vendredi.

Financé et armé par l’Iran, le Hezbollah a été créé en 1982 à l’initiative des Gardiens de la Révolution. « La ligne » de Nasrallah « se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération d’al Qods » (Jérusalem), a promis Téhéran.

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